Que savons-nous sur les vaccins à acide ribonucléique (ARN)? Sont-ils dangereux?
Par Akira Van de Groenendaal
Depuis quelques mois, Pfizer et BioNTech ont annoncé les résultats de leurs recherches cliniques concernant l’usage de leur vaccin pour le COVID-19, efficace à plus de 90%. Peu plus tard, Moderna a annoncé une efficacité de 94,5%. Les deux vaccins sont les premiers du genre: des vaccins à ARN messager.
L’utilisation de cette technologie nouvelle à pris la majorité du monde par surprise, incitant un débat public concernant la sûreté de ces vaccins, et naturellement, commençant une chaîne de mythes qui crée de la méfiance entre des gens et les scientifiques. Cela est largement dû au manque d’information de la publique. Comme beaucoup d'autres gens, Wendy Wilkinson, prof de français à Catlin, a dit qu’elle “n’a pas lu grand chose sur comment fonctionne cette nouvelle technologie”. Alors, devrions-nous nous inquiéter de la sécurité des vaccins à ARN?
Qu’est-ce que l’ADN? L’ARN?
L’acide désoxyribonucléique (ADN) est un molécule qui contient les instructions pour le développement et fonctionnement des protéines dans notre corps. Chacune de nos cellules contient une copie de notre ADN. L’ARN est une molécule présente dans toutes nos cellules qui sert à transporter les informations contenues dans l’ADN pour créer des protéines. Dans ce procès, l’ADN est “lu”, et une copie temporaire est créée par l’ARN (ce qu’on appelle l’ARNm, ou ARN messager). L’ARNm transporte alors ces informations aux ribosomes qui produisent les protéines. Pendant cette procédure, l’ADN reste intact et ne change pas.
(https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/sciences/la-transcription-la-traduction-et-la-mutation-s1231)
L’ARNm transporte une copie de l’ADN aux ribosomes pour fabriquer des protéines.
Comment fonctionnent les vaccins à ARN?
Même si ces vaccins ont une méthode unique, les vaccins à ARN ont un objectif similaire aux vaccins traditionnels. Comme cité dans le nom, ces vaccins contiennent des molécules d'ARN. Ces molécules d’ARNm portent des instructions pour la synthèse de la protéine de spicule du coronavirus. Quand on reçoit le vaccin, l’ARNm entre dans nos cellules et provoque une réaction de notre système immunitaire. Ce processus de provocation est cohérent avec les vaccins traditionnels. Notre système immunitaire fabrique alors des anticorps pour combattre ce spicule de COVID. Cela permet à notre corps de reconnaître le vrai virus si on est attaqué, ce qui est pareil aux vaccins traditionnels.
Une fois que l’ARN viral est lu, l’ARN est rapidement détruit, mais les anticorps restent.
VRAI ou FAUX? Les vaccins à ARN peuvent-ils altérer notre ADN?
Comme on l'a déjà vu, l’ARNm n’est pas capable d'accéder ou de changer l’ADN d'une cellule, alors ce mythe est faux. En plus, l’ADN et l’ARN sont deux molécules uniques, qui ne peuvent pas se mélanger pour changer votre ADN. Il y a aussi des dizaines d’autres problèmes avec ce mythe, comme le fait que l’ADN vit dans le noyau des cellules, ce qui est un endroit ou l’ARN n’entre pas.
On peut comparer les vaccins à ARN à quand on est en train de cuisiner le dîner. On sait qu’on a tous les ingrédients nécessaires pour faire un repas, mais on ne sait pas ce qu’on veut manger, alors on télécharge une recette en ligne, on cuit le repas selon la recette avec les ingrédients qu’on a, et on mange le dîner. La recette qu’on télécharge est comme les instructions en forme d’ARNm qui nous disent comment fabriquer une spicule de COVID. Puis, cette spicule est fabriquée avec les molécules qui existent déjà dans notre corps. La recette ne peut pas changer ce qu’on à dans notre cuisine. L’ARNm ne peut pas changer notre ADN.
Y a-t-il des effets secondaires?
Les deux vaccins (Pfizer-BioNTech et Moderna) ont des effets secondaires similaires: douleur, rougeur et gonflement à l’endroit de l’injection, et des frissons, la fatigue, et un mal de tête. Ces effets sont communs et commencent typiquement quelques jours après qu’on ait reçu le vaccin. J’ai interviewé Wendy Wilkinson, professeure de français à Catlin, 16 jours après qu’elle eut eu sa première dose du vaccin Moderna. Naturellement, elle avait de la douleur dans le bras et le corps, mais elle était aussi très, très fatiguée et avait mal à la tête. Son mal de tête persistait encore au temps de l’entrevue. Pendant 8 jours, elle avait de la rougeur sur le bras. Des symptômes comme ceux de Wendy sont assez rares. Même avec ces symptômes, elle a encore envi d'être vacciné.
Avantages et inconvénients par rapport aux vaccins traditionnels
Comparé aux vaccins traditionnels, les vaccins à ARN ont généralement des effets secondaires similaires, sauf pour ceux qui ont des allergies. Pour référence, les vaccins contre la grippe peuvent avoir des effets secondaires comme la rougeur, un mal de tête, et la nausée (et d’autres). Les vaccins à ARN sont aussi plus faciles à adapter en face à des nouveaux variants d’un virus (comme les variants de COVID). Mais, ces vaccins ont aussi quelques inconvénients: à présent, les vaccins à ARN doivent être préservés à des températures très froides. Le vaccin Moderna a besoin des températures de -20 degrés C, et celui de Pfizer-BioNTech à besoin de -70 degrés C. Les vaccins normaux ont généralement besoin d'être gardés dans des températures autour de -2 degrés C.
Savons-nous assez pour utiliser ces vaccins? Le développement était-il trop pressé?
Même si la fabrication des vaccins à ARN est assez nouvelle, la technologie existe depuis une dizaine d'années. Le concept a déjà été testé sur d'autres virus dans des essais cliniques dans le passé, comme le Zika et la grippe. Pendant ces 10 dernières années, il y a eu beaucoup d'améliorations pour arriver au point de sûreté, afin de distribuer ces vaccins au public. Les vaccins à ARN pour le COVID ont aussi réussi les essais cliniques strictes pour être approuvés, alors il n'y a aucune raison de s'inquiéter.
Conclusion
Toutes informations prises en considération, les vaccins à ARN ne sont pas si dangereux qu’on devrait avoir peur, et c’est sûr qu’ils ne peuvent pas altérer notre ADN. Le développement n'a pas été trop pressé, est on peut avoir confiance dans les scientifiques, le procès, et le vaccin. C’est vrai que c’est impossible qu’on sache tous les effets associés avec ces vaccins, mais cela est vrai pour toutes les drogues et médicaments qui existent.
Pour ceux qui ont encore des doutes et ne veulent pas être vaccinés, on doit encore faire notre devoir pour arrêter la propagation de COVID-19, afin que la vie revienne à la normale. Continuez à porter vos masques, lavez les mains, et gardez assez de distance entre vous et les autres.
Les recherches supportent l'efficacité et la sûreté des vaccins à ARN, et c’est très probable qu’à l’avenir, nous verrons de plus en plus de ces vaccins. Nous ne devons pas avoir peur des développements qui nous apporterons à un futur plus en sécurité.